IDKA
(née en 1928)"Idka relève de ces peintres rares qui ont repoussé - et d'abord en eux - la notion du réalisme et de l'abstraction en combinant leur vision intérieure et celle de leur observation de la vie. Idka entretient dans son oeuvre une complicité constante avec la nature. Elle traduit en effet les saisons en s'imprégnant des couleurs qui correspondent aux étapes de la vie organique.
La présence humaine réelle ou suggérée n'est jamais exclue de ses compositions, même celles de pure virtuosité technique manifeste. Sa palette possède la force - on serait tenté d'écrire la violence - de la jeunesse et cette vigueur quasi explosive se retrouve dans tout ce qu'elle a représenté au cours de ses inlassables séjours à l'étranger et en France.
Idka aime à peindre les grands espaces et à traduire ce qu'elle a perçu des palpitations des forces telluriques. On retrouve dans ses toiles l'énergie sous-jacente de la nature. Le ciel et la terre, quand ce n'est pas le ciel et l'eau, s'étreignent, s'embrassent dans le feu, la nuit ou les dégradés du crépuscule. Faut-il y voir une sorte d'hymne, un retour aux origines ou un irrésistible penchant à renouer avec la création du monde ?"
Bertrand DUPLESSISParmi tant d'artistes de talent, une place doit être réservée à Idka qui non seulement chante la nature, mais aussi les paysages en fleurs, tout particulièrement ceux de la Provence contrastée : celles des ocres de Roussillon, celle aussi des Alpilles ponctuées d'amandiers efflorescents. Les villages perchés de Gordes, de Bonnieux, d'Ansouis, de Cucuron ont trouvé en sa palette une orchestration plastique incomparable. Un instinct très sûr habite Idka et lui permet, comme en se jouant, d'allier vigueur et nuances tonales. Dans cette Provence qu'elle célèbre depuis nombre d'années et qu'expose avec succès et continuité la Galerie des Ocres à Roussillon, chaque amateur de sites et d'art est assuré d'accorder l'enchantement de cette Provence incomparable à sa propre vision intérieure : la peinture d'Idka associe dans l'esprit, la beauté naturelle des lieux illustrés, avec force et subtilité et celle tout aussi réelle que chacun porte en soi dès qu'il a sillonné routes, vallons, collines et massifs d'une région exceptionnellement préservée, chantée de siècle en siècle par musiciens, poètes, artistes subjugués eux aussi par ce que Giono appelait « Le Chemin des anges ». !dka a sa place sur cette route étroite et jusqu'alors sauvegardée. idka ne consacre pas son art à la seule Provence. Grande voyageuse New York, Venise, Londres, Prague, l'Islande, le Brésil ont inspiré bien des toiles, des pastels, des acryliques sur papier en témoignent ; mais le cirque, les natures mortes, les instrumentistes complètent et élargissent le champ de ses investigations thématiques.